J’ai décidé aujourd’hui de vous confier mes états d’âme sur un sujet qui me rend assez triste. C’est un sujet nous concerne tous et c’est pourquoi j’ai décidé de me confier à vous, chers lecteurs
L’implantation possible de la Société des alcools du Québec dans le cœur de mon quartier me déprime beaucoup. Non content d’être bien implanté dans nos habitudes, la SAQ, dans son insatiable soif de se développer, pousse en avant ses pions sur l’échiquier de nos vies et de nos villages. J’espère sincèrement que la municipalité où ce projet doit se réaliser va faire l’effort d’orienter ce projet et de questionner la pertinence de lui accorder une dérogation mineure. Ce serait important de le faire.
Non seulement l’espace convoité par notre société d’état ne possède nullement les marges de recul exigées par la municipalité, mais ce coin de rue est très achalandé en toute saison. Autobus scolaires, enfants qui attendent ces mêmes autobus, visiteurs au quai, marcheurs, amateurs d’art et de culture, etc. Un peu de bon vin entre ami est toujours une chose agréable, mais a-t-on vraiment envie de voir un commerce aussi achalandé que la SAQ s’installer sur un lambeau de terrain ou il serait plus intéressant de créer de l’habitation avec commerce au rez-de-chaussée? Peut-être une librairie d’art ou une boutique d’équipements de sports aquatiques et de vélos, quelque chose de stimulant pour le corps ou pour l’esprit. Mais pas la SAQ.
Si on considère la banalisation et l’uniformisation que recèle toujours ce type de projet décidé loin d’ici, il serait bon d’y regarder de très près. Le nouveau bâtiment sera peut-être plus neuf et plus au goût du jour que celui qui s’y trouve actuellement mais la position actuelle de la SAQ dans le beau village en question est idéale et complémentaire au commerce d’alimentation qui le jouxte, quoiqu’un peu exigu. Étant donné le profil culturel et historique du village, il faudrait encadrer un peu mieux son développement et en assurer l’harmonie avec les valeurs de la population et l’identité des lieux.
La route 132 dans le village en question s’est gardé au fil du temps d’offrir ses paysages au plus offrant et c’est une des raisons qui m’ont poussé à habiter la dite municipalité. Si je ne la nomme pas c’est parce que l’enjeu est global et non exclusif à ce village.
Posez-vous des questions sur l’état des lieux et sur les priorités de notre société et dites-vous que dans le développement des artères commerciales des villages anciens, la modération aussi a meilleur goût.